comment étaient construits les instruments de musique

des "luthiers" au Moyen-Âge ?

Si tout artisan du bois, qu'il soit huchier ou tabletier, était susceptible de répondre occasionnellement à la demande de musiciens désirant un instrument, on ne peut écarter très tôt l'existence d'artisans spécialisés dans la facture instrumentale. Certains instruments comme l'orgue et l'organistrum sont d'une conception si précise et d'une technologie si complexe qu'elles présupposent des artisans ayant à la fois une parfaite connaissance de la théorie musicale et une grande maîtrise des techniques de construction. La même remarque vaut aussi pour des instruments moins spectaculaires. Construire une bonne vièle ou une bonne harpe est un exercice difficile où il faut respecter des équilibres complexes et subtils que seule une longue expérience en matière de facture instrumentale permet de maîtriser.

Jusqu'à l'époque pré-baroque, la plupart des instruments à cordes étaient entièrement taillés dans un seul bloc de bois: caisse de résonance, mais aussi manche et chevillier. On peut aujourd'hui encore observer sur les rares instruments conservés que deux techniques différentes ont coexistées:

la technique monoxyle
De mono et xylos qui signifient en grec «unique pièce de bois». Dans ce cas l'ensemble de l'instrument est sculpté dans un bloc, puis la caisse de résonance est évidée à l'herminette avant d'être refermée par le collage de la table d'harmonie ou l'insertion d'un fond.

le procédé du chantournage
Cette deuxième technique présuppose l'usage de la scie. Le contour de l'ensemble de l'instrument est découpé à la scie dans une planche de bois de l'épaisseur des éclisses. Puis, toujours à la scie, l'intérieur de la caisse de résonance est enlevé. Après les finitions, on referme la caisse de résonance par l'adjonction d'un fond et d'une table préparés séparément.


Un trou est pratiqué afin d'y introduire la lame de la scie


La caisse de résonance est évidée à la scie à chantourner.


Artisan marocain dégageant à l'herminette l'intérieur de la caisse de résonance d'un rabab andalou.

L'intérieur de la caisse est dégagé.

les éclisses
On avait coutume d'alléger les éclisses (qui contournent l'instrument) en creusant un canai sur toute leur longueur. On les retravaillait ensuite au canif, par l'intérieur afin quelles aient une épaisseur fine et constante.

la tête ou chevillîer
dont le dessin pouvait varier, était plate et évidée par l'arrière. Les chevilles se manipulaient par l'avant et non sur le côté. Ce dernier système, emprunté au luth arabe, n'a été adopté que plus tardivement pour les violes et les violons.

les bois
A l'érable et à l'épicéa utilisés aujourd'hui pour la construction des violes et des violons (composés d'environ 90 pièces assemblées par collage), on préférait les bois légers, tendres et homogènes tels le tilleul, l'aulne, le saule ou les résineux.
L'ensemble de l'instrument était généralement conçu dans la même essence et les tables d'harmonie n'étaient pas systématiquement en résineux. Elles étaient dépourvue de renforts internes (âme ou barre) et devaient cependant résister à la pression des cordes tout en jouant pleinement leur rôle d'amplificateur.

les cordes
Elles étaient essentiellement constituées de boyau torsadé, généralement de mouton et parfois en soie.
Au 13ème s. les cordes de métal font leur apparition sur les psaltérions.

la lutherie
De la fabrication du luth...

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La tête et les éclisses.